Du côté allemand, malgré le débat qui a entouré le bombardement de Reims, les artistes poursuivent pendant et après la guerre leurs recherches autour de la Cathédrale. Dans leur volonté d’inventer un nouvel espace qui réunisse et transcende les arts, ils prennent l’édifice gothique comme modèle. Lyonel Feininger en fait le sujet central de son œuvre, et sa gravure intitulée Cathédrale ouvre en 1919 le programme manifeste du Bauhaus : elle symbolise le "nouvel édifice de l'avenir qui sera tout à la fois en une seule forme, et architecture et sculpture et peinture, qui s'élèvera vers le ciel à partir des mains de millions d'ouvriers, telle l'allégorie cristalline d'une foi à venir."
A l’issue de la seconde guerre mondiale, Picasso peint à son tour Notre Dame, but de la déambulation du général De Gaulle dans Paris tout juste libéré. La fascination que la Cathédrale exerce sur les artistes ne se dément plus, de Nicolas de Staël qui en donne une vision hiératique et austère, à Wim Delvoye et François Morellet qui revisitent non sans humour cet héritage, avec les matériaux de notre temps.