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Chimères et Stryge

Les gargouilles, dont la fonction utilitaire est de cracher les eaux de pluie, avaient été intégrées au système ornemental du décor des cathédrales, comme autant de créatures monstrueuses. Elles sont particulièrement présentes dans le roman de Victor Hugo, comme en écho de la difformité de Quasimodo. Cette imagerie grotesque, qui renvoie au goût pour la physiognomonie* fort en vogue au XIXe siècle, va particulièrement fasciner les artistes.

Viollet-le-Duc, qui leur consacre une notice de son Dictionnaire de l’architecture, les dessine en nombre. Au lendemain de la Révolution de 1848, il amorce pour Notre-Dame de Paris le projet d'une "galerie des chimères", suite de créatures fantastiques dont la réalisation et l'installation dure jusqu'en 1855-1856. L'ensemble devint un thème pictural et littéraire,  graphique et photographique.

L'une de ces chimères devait se détacher des autres: le Stryge. Son allure à la fois démoniaque et sardonique, sa position contemplative au dessus de la capitale, comme absorbé par le spectacle de la vie urbaine, lui confèrent une puissance symbolique rare. Apparu dans les arts visuels en 1853 avec la photographie de Charles Nègre et la gravure de Meryon qui lui donne son nom, la créature imaginée par Viollet-le-Duc va faire l’objet d’innombrables interprétations, jusqu’à Brassaï et Chagall, et devenir une nouvelle icône de Paris.

 

* Étude du tempérament et du caractère d'une personne à partir de la forme, des
traits et des expressions du visage.

 

Le monstre de Notre-Dame
Marc Chagall
Le monstre de Notre-Dame
Le stryge
Charles Nègre
Le stryge
Le Sphinx et la chimère
Louis Welden Hawkins
Le Sphinx et la chimère
L'abbatiale Saint-Ouen vue de la cathédrale
Charles Frechon
L'abbatiale Saint-Ouen vue de la cathédrale

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Musée des Beaux-Arts
25 avr.
12H30

Midi-musée

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