Dans l’effervescence des avant-gardes, le motif de la Cathédrale aurait pu disparaître au profit de sujets modernes : machines, constructions métalliques, vitesse. Il n’en est rien. L’influence décisive de la série de Monet se fait longtemps sentir, comme chez Maximilien Luce et Albert Marquet, qui multiplient les représentations de Notre Dame de Paris, issues d’un point de vue unique.
La parution en 1898 de L’art religieux du xiiie siècle en France par Emile Mâle, marque les jeunes critiques qui accompagnent l’émergence du cubisme : Apollinaire soutient que les modernes, par delà l’intermède de la Renaissance italienne, ont renoué avec un art des origines, un art authentiquement français : le gothique. Robert Delaunay illustre cette filiation : dans sa description du choeur de l’église Saint-Séverin, l’enchevêtrement des arcs gothiques, leurs formes aiguës et dynamiques, sont mis au service de la description d’un espace complexe, presque abstrait.