Maximilien Luce vous offre ici une vue de la Cathédrale Notre Dame de Paris, depuis le quai Saint-Michel…

Comme l’atteste la présence récurrente de ce motif dans son œuvre, la cathédrale et les églises exerçaient sur le peintre un charme particulier. Entre 1890 et 1915, il exécuta au moins onze versions de la façade occidentale de Notre-Dame de Paris variant en fonction de l’heure du jour et du temps. La plupart d’entre elles datent du tournant du siècle, époque où il s’était, en réalité, déjà écarté du néo-impressionnisme.

Profondément anticlérical et fortement impliqué dans les luttes sociales de son temps, Luce a vu dans la cathédrale, le symbole de l’élaboration d’une œuvre collective impliquant tous les corps de métiers. Cette Vue du quai Saint-Michel conserve le souvenir des couleurs pures du néo-impressionnisme et témoigne de la volonté de l’artiste de juxtaposer le monument médiéval et le fourmillement de la vie quotidienne.

Si Luce a bien ressenti l’influence des Cathédrales de Monet, il s’est tout de même montré critique envers ces œuvres. Selon lui « Ces morceaux de cathédrale sans ciel, sans terrain, ne donnent pas la proportion du monument » et les qualités du peintre n’ont pas su faire oublier l’absence de composition. Les vues de cathédrale de Luce sont comme une réponse à Monet et comme l’expression de sa conception personnelle d’un paysage urbain moderne transformé par les aménagements haussmanniens et dominé par le fer et la pierre.