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L'atelier dévoilé

Rares sont les visiteurs invités à pénétrer dans l’espace protégé du château de Boisgeloup. La diffusion de l’image de l’atelier, savamment mise en scène, est  cependant rendue possible grâce aux photographies publiées dans les revues d’art ainsi que par la gravure reproduisant à l’envi une mythologie de « l’atelier du sculpteur ». La photographie et la gravure, arts du multiple, utilisent le caractère reproductible de l’œuvre d’art pour expérimenter différentes scénographies de l’atelier, devenu le théâtre du mystère de la création. À l’instar des photographies d’Eugène Druet dans l’atelier de Rodin ou des clichés célèbres que Brancusi prend de ses propres mises en scène, le reportage de Brassaï, réalisé pour le premier numéro de la revue Minotaure, invite le spectateur à déambuler par le regard dans l’univers intime de l’artiste. En 1934, pour illustrer la revue des Cahiers d’art de Christian Zervos, le studio Bernès, Marouteau et Cie adopte le parti de l’œuvre isolée, en gros plan, dans une série qui décline les sculptures comme autant de «portraits individuels». Les archives photographiques livrent également un témoignage précieux sur l’intimité de l’atelier et de la création. Picasso utilise ce médium pour accompagner sa pratique de la sculpture et tester différents jeux de lumière sur ses œuvres. A proximité de l’atelier de sculpture, l’artiste fait installer la presse de Louis Fort sur laquelle il peut expérimenter les rendus de l’eau-forte. Certains états de la Suite Vollard, exécutés entre 1930 et 1936 et tirés par Roger Lacourière, sont créés à Boisgeloup ou directement inspirés par l’univers de l’atelier.

Sculpture originale en plâtre, métal et pierre “Tête casquée” dans l’atelier de Boisgeloup
Sculpture originale en plâtre, métal et pierre “Tête casquée” dans l’atelier de Boisgeloup

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