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Scènes de la vie du bienheureux Gioacchino “Piccolomini”

Sienne, Pinacothèque nationale

Gano di Fazio

Date : Vers 1310 – 1312 | Technique : Marbre

Les bas-reliefs de cette dalle de marbre sont attribués à Gano di Fazio. Ils relatent quelques miracles lors de la vie de Joachim « Piccolomini ». Né en 1258, ce dernier entre à l’âge de 13 ans au couvent des servites de Marie à Sienne, un ordre mendiant dont la piété est centrée sur le culte de la Vierge. Fondée en 1233, cette congrégation est de création récente. La vie exemplaire de Joachim, ses miracles post mortem vont servir la notoriété de son ordre. À la suite de saint François d’Assise, il est un exemple spirituel contemporain dont la proximité génère une dévotion accessible et populaire. Joachim est béatifié en 1609 et accède au rang de bienheureux ; il ne sera jamais canonisé et donc officiellement considéré comme un saint par l’Eglise. Pour sa promotion et celle de son ordre, il est pourtant représenté ici avec un nimbe autour de la tête, signe de sa sainteté revendiquée par les servites.

Ces bas-reliefs faisaient partie du monument funéraire de Joachim « Piccolomini » dans la basilique des servites de Sienne. Ce dernier fut sans doute sculpté après 1310, quand les moines, une fois attestés les premiers miracles, décidèrent de célébrer le personnage.

Inspirées des recherches narratives de la peinture contemporaine, ces scènes sont  travaillées de manière particulièrement vivante, à la façon d’une prédelle de retable dont elles reprennent la disposition tripartite. Le premier épisode, à gauche, représente l’entrée du couvent dont la porte s’ouvre d’elle-même devant le futur servite. Les deux dernières scènes montrent des miracles en rapport avec l’épilepsie dont Joachim est atteint. Dans l’épisode central, il heurte en pleine crise une table sans rien renverser ni casser. La description de la vaisselle et des aliments est l’occasion d’une nature-morte qui démontre les recherches de réalisme dans l’art gothique. Dans la dernière partie, à droite, un cierge brule sans se consumer pendant l’élévation eucharistique tandis que Joachim s’effondre touché par une nouvelle crise d’épilepsie.

Le style épuré de cette œuvre refuse les complexités et les élégances de la sculpture gothique du Nord de l’Europe. La frontalité de la mise en page, le dynamisme et la claire définition des personnages génèrent une narration efficace. Dans une lisibilité accrue, le style classique de Gano di Fazio poursuit les recherches de Nicolas Pisano, qui travaille à la chaire de la cathédrale de Sienne vers 1265, ou de l’élève de ce dernier, Arnolfo di Cambio.

 

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