Lors du Jugement dernier, le Christ sépare les élus des damnés après leur résurrection. Il trône ici dans une mandorle, une forme en amande de couleur bleue qui symbolise la rencontre des mondes terrestre et céleste.

Le Christ et la croix au-dessus de l’autel paré constituent l’axe plastique et spirituel de la composition. De sa main droite levée, il accueille les élus et de sa main gauche, il envoie les réprouvés vers l’enfer.

Le Jugement dernier de Segna di Bonaventura est représentatif des mutations picturales qui s’opèrent à Sienne autour de 1300. Il s’inspire encore des modes de représentation byzantins dans la partie supérieure, où le Christ est représenté dans une attitude frontale et rigide, mais il manifeste un intérêt nouveau pour le rendu de l’espace dans la zone inférieure, jouant sur la position des tombeaux pour suggérer la profondeur. Enfin, les personnages sont vêtus à la mode contemporaine et leurs costumes permettent de reconnaître des évêques, des moines et des laïcs - autant d’Élus auxquels les fidèles pouvaient s’identifier - et introduisent une dimension terrestre et profane.