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La Vierge à l’Enfant en majesté et Scènes de la vie de la Vierge

(triptyque portatif), Sienne, Pinacothèque nationale

Duccio et atelier

(Vers 1255 - 1260 - Vers 1318 - 1319)

Date : 1311 – 1313 | Technique : Feuille d’or et tempera sur panneau

La taille de cette peinture ne correspond pas à celle d’un tableau d’autel, dont elle reprend la structure, mais à celle d’une œuvre mobile destinée à la dévotion privée. Ces petits panneaux sont particulièrement nombreux à Sienne.

Deux artistes ont travaillé à cette œuvre. Le panneau central est attribué à Duccio, la personnalité artistique dominante à Sienne autour de 1300, les volets à un de ses collaborateurs, le maître de la Maestà Gondi.

Une Vierge en majesté occupe la partie centrale. Elle est surmontée d’un couronnement de la Vierge qui est cantonné d’une Annonciation dans les écoinçons du cintre. Les volets sont consacrés à 6 épisodes de la vie du Christ. À sa naissance, en haut à gauche, succèdent différentes étapes de la Passion, épisodes auxquels la Vierge est systématiquement associée jusque dans la scène de la flagellation dont elle devrait pourtant être absente. Vous retrouvez ici cette célébration mariale typique de la cité de la Vierge et de la spiritualité gothique.

Duccio assume de façon décisive la rupture vis-à-vis de l’art italo-byzantin. La délicate humanisation du visage de la Maestà, son modelé subtil, sont en rupture avec l’hiératisme expressionniste des icônes. Le trône perce le plan du support dans les deux scènes centrales ; il est représenté en raccourci et par un jeu d’ombre et de lumière. L’artiste introduit de manière novatrice fluidité et sens du volume dans les drapés soulignés d’ombres et de rehauts. Les assistes, ces rayons dorés sur le manteau de la Vierge, proviennent de la tradition de l’icône. Elles gardent leur symbolique spirituelle et leur aspect graphique mais elles sont posées avec une souplesse nouvelle et une volonté d’élégance décorative qui marque profondément  la peinture siennoise tout au long du XIVe siècle.

Un personnage est agenouillé au pied de la Maestà. Il est représenté dans des proportions réduites pour dire son infériorité spirituelle. Couronné, il représente un grand personnage et peut-être l’empereur germanique Henri VII. Dans cette lecture, l’œuvre développerait un véritable discours politico-religieux : en se soumettant à la Vierge Marie, il se soumet aussi à la ville de Sienne dont elle est la protectrice.

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