Dietisalvi di Speme est l’un des premiers maîtres siennois.

La Vierge désignant l’Enfant de sa main droite obéit au modèle byzantin de la Vierge Hodigitria, celle qui guide et présente le Christ de la main droite. Tourné vers nous, son regard invite à contempler Jésus, initiant ainsi un dialogue avec Dieu. Les personnages sacrés sont peints comme des figures idéalisées, peu expressives, et font référence à un monde divin différent du monde terrestre.

L’artiste place la Vierge sur un trône richement paré d’or et d’inclusions aujourd’hui disparues. Le fond d’or, la raideur des attitudes, l’Enfant vêtu d’une toge, tenant un rouleau symbole de son message divin, et la schématisation des traits sont directement hérités du monde grec.

Il se libère cependant des modèles canoniques en faisant disparaître les inscriptions qui précisent le nom des personnages et les étoiles placées sur le manteau de la Vierge qui signifient sa virginité avant, pendant et après sa maternité. La retombée naturelle des drapés annonce un besoin nouveau de réalisme.

Le thème de la Vierge à l’Enfant ou de scènes de la vie mariale se développe largement dans la ville de Sienne, consacrée à Marie depuis la victoire de Montaperti en 1260 contre la ville rivale de Florence.