Au XIV^e siècle, l’art siennois prend un tour résolument narratif avec l’essor des retables dotés d’une prédelle qui met en scène des épisodes de la vie des saints représentés dans la partie supérieure de l’œuvre.

Ces deux panneaux issus d’une prédelle en sont un bon exemple. Ils faisaient partie d’un cycle narratif consacré à la vie de saint Paul, de sa conversion à sa décapitation. Luca di Tommè s’attache à donner à chacun des personnages une attitude d’une grande expressivité.

Lors de la prédication, la gestuelle de saint Paul accompagne ses propos « tranchants comme le glaive ». Devant lui, des prêtres juifs, reconnaissables à leur chapeau pointu, discutent et argumentent, alors qu’à l’arrière-plan des femmes semblent convaincues. Sur l’estrade, un petit personnage agenouillé représente sans doute le donateur.

Sur le second panneau, le geste implacable de l’empereur Néron annonce la condamnation de Paul déjà entraîné par les soldats romains. Leurs boucliers et leurs pavois sont ornés des lettres S.P.Q.R. – Senatus Populusque Romanus.

Ces scènes citadines sont d’une grande vivacité et donnent à l’histoire lisibilité et proximité. La représentation urbaine est, depuis Duccio, une caractéristique de la peinture siennoise.