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La Mise au tombeau

Sienne, Pinacothèque nationale

Dietisalvi di Speme

Date : Vers 1270 | Technique : Tempera sur panneau

L'avant-dernier des 6 panneaux qui relatent quelques scènes de l’enfance et de la Passion du Christ. Ils faisaient partie d’un ensemble de 12 images peintes sur les volets d’un retable démembré depuis le XIXe siècle et dont le sujet central n’est pas identifié. La partie supérieure du polyptique comportait, semble-t-il, un couronnement de la Vierge.

Datés des années 1270, ces panneaux sont attribués à Dietisalvi di Speme ou à Guido da Siena.

Ces artistes sont d’une génération qui commence à se libérer de la tradition de l’icône sous l’influence de l’art gothique français. Ce dernier est connu et véhiculé par la circulation des manuscrits peints et des ivoires sculptés ou par le biais de la récente installation de la cour angevine à Naples. Sienne se livre à cette époque à un important commerce d’objets d’art et se situe à la confluence de différents circuits culturelles et économiques entre Nord et sud. Dans ces peintures, l’ancrage dans le style byzantin est bien là dans le fond d’or, la raideur et la schématisation des apparences, pourtant elles annoncent un art nouveau dans lequel narration, anecdote et sens du prosaïque trouvent leur source dans l’enluminure.

Ces différentes scènes de la vie du Christ sont traitées dans cet esprit inventif qu’autorise leur position marginale dans le polyptyque. Quelques silhouettes s’animent par une position penchée, le manteau du Christ s’envole dans la scène du Baiser de Judas. Dans la Crucifixion et la Descente de croix, la douleur est montrée par un visage torturé mais dans une pose figée, en revanche, elle s’exprime de façon théâtrale dans la Mise au tombeau par le biais d’une femme aux bras levés.

Le souci du détail se traduit dans les petites lampes suspendues dans la scène de la Présentation au temple, par cet arbre taillé en topiaire à droite de la Descente de croix ou par ce végétal à la silhouette accidentée dans la Mise au tombeau.

Les scènes se détachent sur un arrière-plan d’architecture ou de paysage qui démontre une volonté nouvelle de rendre compte d’un espace à trois dimensions. Les motifs sont présentés de manière oblique et non pas frontale, les murs sont peints avec un léger dégradé de lumière. Une palette aux tons précieux remplace les couleurs habituellement plus sourdes.

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