Lors de son séjour en Italie, François Rouan dessine d’après les fresques du Palazzo Pubblico de Sienne, mais aussi d’après les paysages toscans, les architectures, leurs marbres. Cette œuvre, où l’on retrouve les maisons et la campagne siennoises, est inspirée à la fois par l’œuvre d’Ambroggio Lorenzetti et les collines que Rouan arpente aux environs de Sienne.

Comme Lorenzetti, François Rouan se joue de la perspective : les différentes saynètes sont placées sur la toile les unes à côté des autres, et se trouvent reliées par une sorte de chemin visuel qui n’est pas conforme aux lois ordinaires de la perspective. Cette conception de l’espace n’est pas sans rappeler la peinture asiatique, et en particulier les paysages peints sur des paravents ou des rouleaux. En superposant un motif emprunté aux veines du marbre, qui rappelle les nuages stylisés de la peinture chinoise, François Rouan parachève cette synthèse entre Orient et Occident, passé et présent.