Ambrogio Lorenzetti
(1290 - 1348)
Date : 1338-1340 | Technique : Fresque
Pendant près de 70 ans, de 1287 à 1355, Sienne est dirigée par un « Conseil des Neuf », appelé en son temps « Il Buon Governo ». Elus par tirage au sort, neuf citoyens se doivent d’assumer la charge du pouvoir durant quelques mois. Durant cette période, ils vivent reclus dans le Palazzo Pubblico, siège des Neuf, construit entre 1297 et 1338 sur la Plazza del Campo.
En 1338, alors que le pouvoir de la cité commence à décliner, Ambrogio Lorenzetti reçoit une commande du Conseil pour la salle dite de la Paix. Dans cette salle, l’artiste peint une fresque en 3 parties. Sur le mur Ouest sont représentés le mauvais gouvernement et ses effets, sur le mur Nord, le gouvernement de Sienne et sur le mur Est, les effets du bon gouvernement en ville et à la campagne.
Les allégories du Bon et du Mauvais Gouvernement se confrontent pour amener à réfléchir sur les répercussions des choix politiques dans la société contemporaine. Le Mauvais Gouvernement est dominé par la vanité, l’orgueil et l’avarice. Le Bon Gouvernement met en valeur les principes de bienveillance, d’équilibre et de justice.
Ambrogio Lorenzetti dépeint ici la cité et la société contemporaine dans toute sa polyphonie tout en l’idéalisant. Ce n’est pas la ville de Sienne en tant que telle qui est dépeinte, mais une construction faite à partir de différents points de vue de la cité.
Considérée comme l’un des premiers paysages panoramique depuis l’Antiquité, cette fresque est également l’un des plus vastes cycles profanes mais aussi l’une des premières grandes peintures politiques de la Renaissance.
Elle glorifie le Gouvernement des Neuf qui défend la commune contre la guerre, permettant ainsi l’essor du commerce et la prospérité de la cité. Son objectif éducatif est très clair, tant pour les gouvernants que pour la population. Elle est le rappel des principes inspirant l’action des gouvernants de la cité.
Au-delà de ces considérations, cette œuvre est également une véritable fenêtre ouverte sur la cité, dépeignant dans un décor inspiré de l’architecture et de la campagne siennoise toute la diversité de la société.