Charles Marville
(1813 - 1879)
Date : vers 1867 | Technique : Epreuve sur papier albuminé
La reconstruction de la flèche de Notre-Dame de Paris a lieu en 1859-60 au terme d’une campagne de restauration menée pendant vingt ans par l’architecte Viollet-le-Duc. Menaçant ruine, le clocher du XIIIe siècle avait été rasé à partir de 1786.
Marville photographie la nouvelle flèche vers 1861 en regardant le nord-ouest. Cette épreuve sur papier albuminé est un tirage plus tardif de la fin des années 1870. Le format dans la hauteur souligne l’élévation de la structure de bois et de plomb. En brusque premier plan au centre de l’image, elle domine le panorama parisien dans une vue plongeante accusée. Axe de la photographie, la flèche se présente ainsi comme le pivot spirituel et identitaire de Paris et de la France.
Marville collabore aux grands chantiers de restauration de cette époque. Symboles d’une histoire nationale, les édifices du Moyen Âge constituaient alors le champ d’action privilégié des restaurateurs. Il exploite les ressources de la photographie qui représente un outil indispensable au recensement et à la description du patrimoine français. Ce nouveau médium permet de fixer les différents états d’un monument, avant, pendant et après restauration. Le photographe s’inscrit par conséquent dans une démarche de valorisation du patrimoine. Son travail sur l'architecture monumentale n'est pas sans rappeler la Mission héliographique lancée en 1851, mission à laquelle il n'est cependant pas convié.
Photographe officiel du musée impérial du Louvre et de la ville de Paris sous Napoléon III, il est principalement connu pour ses images de la capitale avant les grands travaux d'Haussmann.