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Marie-Thérèse, "génie du lieu"

Le 8 janvier 1927, Picasso croise devant les Galeries Lafayette  à Paris « une jolie fille blonde de 17 ans éclatante de santé, cheveux au carré et profil droit ». Dès leur rencontre, Marie-Thérèse Walter marque à jamais l’existence du peintre, devient sa maîtresse et pose son empreinte dans tous les champs de sa création en peinture, sculpture et arts graphiques. Les œuvres que Picasso réalisent à Boisgeloup l’immortalisent en tant que «génie du lieu», jusqu’à devenir indissociable de la production de cette période.  Dans ce nouvel Olympe qu’est le royaume de Boisgeloup, Marie-Thérèse prend les traits d’une mystérieuse déesse auquel l’artiste donne ses attributs caractéristiques : regard en amande, nez dans le prolongement du front, corps voluptueux fait de courbes et de contre-courbes. L’artiste la représente coiffée de son béret, saisie dans l’abandon voluptueux du sommeil ou en étrange idole sculptée.  Dans les peintures de 1931 et 1932, le corps de Marie-Thérèse se déploie dans un assemblage de courbes à la fois végétales et sculpturales. Dans le Nu couché de 1932, telle une nymphe endormie dans une nature féconde, sa tête repose sur ses bras entrelacés et l’intervalle entre son cou et ses seins est comblé par sa chevelure flottante. Lors d’une visite à Picasso en mars 1932, Daniel-Henri Kahnweiler, son marchand depuis 1908, est frappé par cet «érotisme de géants» qui se dégage des peintures hantées par l’image de Marie-Thérèse.

Nu couché
Pablo Picasso
Nu couché
Nature morte: buste, coupe et palette
Pablo Picasso
Nature morte: buste, coupe et palette

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