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Le bateau atelier

Si dès l’age classique les peintres paysagistes travaillent en extérieur, leurs productions prises « sur le motif » ont longtemps eu valeur de notes, d’esquisses, au service d’un travail ultérieur en atelier. Au XIXe siècle cependant, le statut de ces premières impressions devient un enjeu majeur pour la peinture : elles finissent par s’imposer comme des œuvres achevées et ériger la pratique du plein air comme un nouveau dogme.

Au cours des siècles, plusieurs dispositifs ont été utilisés pour peindre en pleine nature. Depuis la chaise à porteur équipée d’une camera obscura, jusqu’au chevalet-brouette de Pissarro, l’idée d’un atelier mobile a cheminé. En 1857, le peintre Charles-François Daubigny est le premier à transformer un bateau en véritable atelier. Il tire de cette expérience de la  navigation sur l’Oise et la Seine une série de gravures savoureuses relatant la vie à bord du Botin, qui n’est pas sans évoquer les aventures de Huckelburry Finn.

C’est à son exemple que Monet aménage en 1871 un bateau-atelier qui lui permet de peindre la Seine au plus près de l’eau. C’est à ce point de vue inédit que l’on doit le cadrage audacieux des vues de Vétheuil, où il séjourne de 1878 à 1881, et  de Lavacourt (sur la rive opposée), dans lesquelles l’eau occupe une place prépondérante. Revenu à Vétheuil en 1901, Monet  applique le principe de la série des Meules et des Cathédrales, à l’image de ce  petit village juché sur un promontoire, avec ses habitations rassemblées autour de l’église. Mais ici le jeu de la série se dédouble : à travers les variations, c’est autant le motif du village que celui du reflet, qui nous est donné à voir.

Vétheuil, effet de gris
Claude Monet
Vétheuil, effet de gris
La Seine à Vétheuil
Claude Monet
La Seine à Vétheuil
Soleil couchant à Lavacourt
Claude Monet
Soleil couchant à Lavacourt

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