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Le peintre, ce Narcisse

Le mythe grec de Narcisse, rapporté par le poète latin Ovide, n’a cessé d’alimenter la tradition artistique. Jeune homme à la beauté fascinante, Narcisse tombe amoureux fou de son propre reflet, qu’il essaie vainement de saisir, au point de se laisser dépérir. A sa mort, il se métamorphose en une fleur des milieux humides, qui penche ses inflorescences vers l’eau, et témoigne de cette passion malheureuse.

Ce personnage mythologique a très tôt été associé à la figure de l’artiste, se mirant dans sa création, confronté à la quête d’une Beauté inaccessible. À l’interprétation philosophique du XVIIe siècle succède au XVIIIe siècle une vision plus plastique. Le mythe se fait le support d’une peinture gracieuse, où la forme prime sur le fond.  La transparence et la fragilité du reflet, l’anatomie androgyne du jeune homme, constituent autant de défis techniques dans le contexte d’une émulation académique. Une tradition se met en place, du Narcisse peint par Nicolas-Bernard Lépicié (1771) à celui, sculpté, d’Ernest Eugène Hiolle (1868).

Au-delà des aspects formels et mythologiques, la figure du jeune homme au bord de l’eau trouve dans la seconde moitié du XIXe siècle un nouvel essor, à travers le motif du reflet qui fait corps avec les préoccupations nouvelles des peintres centrées sur la représentation de l’éphémère. Narcisse semble alors incarner une interrogation de l’artiste sur le caractère transitoire du réel, comme en témoigne Le Garçon couché de Cézanne.

 

Narcisse
Ernest-Eugène Hiolle
Narcisse
Garçon couché
Paul Cézanne
Garçon couché

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