Le Musée industriel de la Corderie Vallois présente, autour d’un ensemble d’œuvres de la collection du centre Pompidou et d'une création spécialement réalisée pour le lieu, une exposition de l’artiste Sheila Hicks. Rencontre avec une figure majeure de la scène contemporaine internationale de l’art.

« Je ne respecte aucune frontière. »

- Sheila Hicks

Depuis les années 1960, Sheila Hicks produit une œuvre relevant tout à la fois de l’histoire des cultures textiles traditionnelles, et notamment de techniques ancestrales du tissage pré-inca, et des principes fondamentaux du Bauhaus, en appliquant la rigueur constructiviste à la sensualité des formes et des matières. Sa compréhension profonde de la dimension anthropologique du textile et de l’art lui permet de défier les catégories critiques classiques, de remettre en question les frontières entre beaux-arts, artisanat et design, ainsi que d’entrelacer traditions non occidentales et formes archétypales du modernisme, abstractions géométriques, héritage et avancées de l’Anti-Form. Sheila Hicks a décisivement contribué à étendre l’art textile bien au-delà de ce qui était sa forme conventionnelle, la tapisserie.

Dans l’œuvre de Sheila Hicks, qui aura été une artiste globale avant que le terme soit inventé, le tissage fonctionne comme une puissante métaphore : ses sculptures textiles tissent de concert les fils de l’art et de la vie. Devant ses œuvres, on comprend que cette toile qui est le support du bel art pictural est aussi le matériau qui nous habille et meuble nos intérieurs. Dans un cadre et un contexte singuliers comme elle les aime, Sheila Hicks montre des pièces qui témoignent des différents aspects de son travail : de ses Minimes, petits tissages de la taille d’une feuille A4 qui sont le logiciel de l’œuvre tout entière, à ses sculptures souples, dont la présentation est susceptible de se modifier, en passant par ses projets qui relèvent du design, tels ceux qu’elle a conçus pour Knoll.

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Sheila Hicks est née dans le Nebraska en 1934. En 1954, elle est l’une des premières femmes à entrer à l’université de Yale, pour y étudier la peinture avec Josef Albers. Elle commence à s’intéresser aux textiles et, sous l’influence du grand historien George Kubler, se prend de passion pour les textiles précolombiens. Dans la seconde moitié des années 1950, elle parcourt l’Amérique latine jusqu’au Chili. En 1960, elle vit au Mexique où elle devient proche de l’architecte Luis Barragán et du sculpteur Mathias Goeritz, qui l’encourage à choisir le textile comme matériau de son œuvre. Elle s’installe à Paris au milieu des années 1960. Elle y vit encore aujourd’hui.

Son œuvre est présente dans les plus importantes collections muséales du monde (MoMa, New York ; Metropolitan Museum of Art, New York ; Tate, Londres ; National Gallery of Art, Washington ; Art Institue of Chicago ; centre Pompidou ou encore musée des Arts décoratifs, Paris). Récemment, elle a participé aux Biennales de São Paulo (2012), du Whitney à New York (2014), de Sidney (2016) et de Venise (2017), et d’importantes expositions lui ont été consacrées à l’Institute of Contemporary Art de Philadelphie (2011), à la Hayward Gallery à Londres (2015), au museo Amparo à Puebla, au Mexique (2017), au centre Pompidou à Paris (2018), au museo Chileno de Arte Precolombiano à Santiago (2019), au Bass Museum à Miami (2019), ou encore au Nasher Sculpture Center à Dallas. »(2019).