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Rodin et le symbolisme

« La cathédrale est la synthèse du pays (…) Roches, forêts, jardins, soleil du Nord, tout cela est en raccourci dans ce corps gigantesque ; toute notre France est dans les cathédrales, comme toute la Grèce est dans le Parthénon. » Ainsi s’exprime en 1914 Auguste Rodin, dans son ouvrage Les cathédrales de France.

Ce livre longuement mûri, préparé par des centaines de croquis et de relevés, témoigne d’une fascination qui inspire et jalonne toute l’œuvre de Rodin. En 1908, elle s’incarne dans une sculpture magistrale intitulée La Cathédrale, où le geste de deux mains enlacées rappelle l’idée d’une voûte gothique. Dès 1880, elle inspire la longue gestation de la Porte de l’Enfer : si la disposition initiale dérive de modèles florentins, la structure finale renvoie au portail médiéval, avec trumeau et tympan, et toute l’exubérance des  encadrements sculptés en bas-relief.

Depuis leur exposition commune en 1889, Rodin et Monet dialoguent à travers ce thème du portail. La porte de l’enfer influence tout d’abord Monet dans son choix d’un nouveau motif, et les Cathédrales de Monet vont en retour démontrer à Rodin comment la lumière peut transfigurer une masse de pierre.

Cette même recherche pour dissoudre l’architecture dans la lumière et la couleur se retrouve chez un artiste comme Odilon Redon. La fenêtre mystique, ouverture vers l’ailleurs, lui inspire entre 1900 et 1910 une trentaine d’œuvres adoptant les motifs de l’architecture gothique : vitrail, arcatures ou ogives. « Pauvre et précaires créateurs que nous sommes, écrit Redon dans A soi-même : la moindre chronique, la date la plus précise d’un simple fait humain, diront-ils jamais ce que proclament les merveilles d’une cathédrale, le plus petit lambeau de pierre de ses murs ! »

La Cathédrale
Auguste Rodin
La Cathédrale
Lumière
Berthe Morisot
Lumière
Le Vitrail ou l'Allégorie
Odilon Redon
Le Vitrail ou l'Allégorie

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